Cette étude s’inscrit dans la continuité de travaux pré-cliniques et cliniques2,3 qui ont démontré l’effet inhibitoire de S. cerevisiae CNCM I-3856 sur la levure pathogène opportuniste Candida albicans responsable de plusieurs infections, notamment de la candidose vulvovaginale (CVV). Dans cette publication, les chercheurs explorent l’effet de la combinaison de la levure probiotique S. cerevisiae CNCM I-3856 et de certaines souches de Lactobacillus sur l’inhibition de C. albicans : « Plusieurs études ont investigué le mode d’action de souches individuelles, mais les interactions entre les souches ont souvent été sous-explorées », explique Dr. Nathalie Ballet, chercheur au Discovery & Front-end Innovation. « Ainsi, bien que les suppléments probiotiques multi-souches soient une tendance du marché, ils sont trop rarement soutenus par une approche rationnelle. »
L’étude révèle de nombreux mécanismes déployés par certaines souches du genre Lactobacillus et S. cerevisiae CNCM I-3856 pour inhiber l’activité de C. albicans. Par exemple, la combinaison co-agrège avec le pathogène, l’empêchant ainsi de s’attacher aux muqueuses et de les coloniser. De plus, cette combinaison inhibe la formation d’hyphes, une étape cruciale pour l’invasion tissulaire par C. albicans, réduisant donc la virulence de l’agent pathogène.
Cette publication confirme les effets anti-Candida de la levure probiotique S. cerevisiae CNCM I-3856, mais permet aussi de mieux appréhender les effets complémentaires – voire synergiques – de la levure probiotique S. cerevisiae CNCM I-3856 en combinaison avec des souches bactériennes spécifiques de Lactobacillus en vue de potentialiser ses effets anti-Candida.
Interrogée la possibilité de substituer les antifongiques par S. cerevisiae CNCM I-3856 et Lactobacillus, Dr. Ballet répond : « Aujourd’hui, les thérapies conventionnelles des candidoses vaginales sont basées sur l’emploi d’antifongiques soit en application locale soit oralement en cas de récidive. Les probiotiques sont donc, pour l’heure, principalement utilisés dans la prévention de ces infections chez des sujets à risque ou dans la prévention des récidives après un traitement antifongique. Cependant, face à l’émergence des résistances aux antifongiques, cette solution pourrait devenir une potentielle alternative thérapeutique. »
Références :
- Spacova, I., Allonsius, C. N., De Boeck, I., Oerlemans, E., Tuyaerts, I., Van de Vliet, N., van den Broek, M. F. L., Jimenez, L., Boyer, M., Rodriguez, B., Ballet, N., & Lebeer, S. (2024). Multifactorial inhibition of Candida albicans by combinations of lactobacilli and probiotic Saccharomyces cerevisiae CNCM I-3856. Scientific reports, 14(1), 9365. https://doi.org/10.1038/s41598-024-59869-9
- Pericolini, E., Gabrielli, E., Ballet, N., Sabbatini, S., Roselletti, E., Cayzeele Decherf, A., Pélerin, F., Luciano, E., Perito, S., Jüsten, P., & Vecchiarelli, A. (2017). Therapeutic activity of a Saccharomyces cerevisiae-based probiotic and inactivated whole yeast on vaginal candidiasis. Virulence, 8(1), 74–90. https://doi.org/10.1080/21505594.2016.1213937
- Cayzeele-Decherf, A., Pélerin, F., & Jüsten, P. (2017). Saccharomyces cerevisiae CNCM I-3856 as a natural breakthrough for vaginal health: A clinical study. J. Obstet. Gynecol, 5(4).