La fermentation, un processus naturellement efficace au service du bien-être

Pratique ancestrale, la fermentation contribue à renforcer le système digestif et à enrichir les nutriments de notre alimentation. Julie Lemahieu, responsable des secteurs bien-être et immunité chez Gnosis, en décrit les bienfaits pour préserver le bien-être physique comme moral et ainsi prévenir les troubles du corps et de l’esprit.

Plus que jamais dans l’ère du temps, le concept de bien-être renvoie aussi bien à un état d’harmonie générale qu’à une véritable philosophie de vie ou art de vivre. On en trouve les traces dans les médecines traditionnelles indienne et chinoise, mais aussi dans celles de la Grèce et de la Rome antique. Autrefois réservée à une élite, cette quête de bien-être est aujourd’hui devenue une préoccupation quasi-incontournable de notre société moderne. Conséquence d’une bonne santé physique et morale, elle passe par les multiples aspects de la vie quotidienne, à commencer par l’alimentation… « Nous constatons des tendances extrêmement fortes chez les consommateurs en recherche de bien-être par les aliments, confirme Julie Lemahieu, responsable bien-être et immunité chez Gnosis (« business unit » de Lesaffre spécialisée dans la nutrition et la santé humaine). Sur le marché des compléments alimentaires, par exemple, nos solutions pour le bien-être et l’immunité ont une croissance de 6 à 8 % par an, et celles pour la santé cognitive de 12 %. Sur le marché des levures nutritionnelles, qui est déjà bien développé, on assiste même à une explosion de l’ordre de 35 % ! »

Fermentation et nutrition, le combo gagnant pour le bien-être humain

Popularisée par des produits du quotidien comme le pain, le yaourt, le fromage ou le vin, la fermentation constitue un élément central de la quête de bien-être par l’alimentation. Cette méthode traditionnelle de conservation alimentaire permet, grâce à l’action des bactéries, d’enrichir les nutriments contenus dans les aliments et de renforcer le système immunitaire. Précurseur depuis plus d’un siècle dans la recherche sur la fermentation, Lesaffre en a fait un élément central de ses solutions nutritionnelles au service du bien-être. « Le principe est d’aller chercher dans la fermentation les nombreuses vertus qu’elle recèle pour la santé humaine, à tous les niveaux de l’organisme, résume Julie Lemahieu. La levure alimentaire est, à ce titre, un ingrédient génial – un « super aliment ». En plus de son goût très apprécié des consommateurs, elle est excellente au niveau nutritionnel, car source de protéines, de fibres, de minéraux et de vitamines, sans gras ni sucres. Comme les probiotiques issus de levure, qui sont très connus pour leurs bienfaits sur la santé digestive, la levure nutritionnelle a aussi des vertus sur l’immunité. »

La biotransformation permet de produire de la vitamine K2, qui préserve la santé des os, de la chondroïtine, qui protège les articulations, ou encore des probiotiques comme le Bacillus subtilis qui permet d’augmenter les taux d’immunoglobuline A, en première ligne pour éviter aux agents pathogènes de pénétrer la barrière intestinale, illustre Julie Lemahieu. « Toutes ces solutions issues du vivant contribuent à prévenir les troubles qui peuvent nous affecter, en particulier ceux liés au vieillissement et aux agressions extérieures. Le but étant de se sentir bien aujourd’hui et de préparer notre organisme pour demain. »

Le bien-être animal, végétal et environnemental, composante indissociable du bien-être humain

Bien que pratiquée depuis plus de 10 000 ans, la fermentation offre un « champ d’exploration infini » pour le bien-être humain, mais aussi animal, végétal et environnemental, s’enthousiasme Julie Lemahieu.

Pour fournir à l’homme des aliments sains, Lesaffre a développé des produits et solutions à base de fermentation au service des éleveurs et agriculteurs. Le but : préserver la santé des bêtes et des sols tout en réduisant au maximum leur empreinte environnementale. Là aussi, la fermentation apporte une réponse à des préoccupations actuelles. « Les consommateurs relient souvent les aspects de bien-être et de développement durable, confirme Julie Lemahieu. Dans cette logique, ils sont de plus en plus attachés au concept d’authenticité et s’évertuent à trouver des aliments qui vont apporter naturellement les nutriments nécessaires à leur bien-être. Cela explique le succès de la levure, qui est « ultra-sustainable », car de source non-animale et produite sans culture au sol. » Et donc gage de bien-être pour le vivant comme pour la planète.

Le principe est d’aller chercher dans la fermentation les nombreuses vertus qu’elle recèle pour la santé humaine, à tous les niveaux de l’organisme
Julie Lemahieu
Responsable bien-être et immunité chez Gnosis

La fermentation, aussi efficace contre la dépression ?

Source de bien-être pour l’organisme, la fermentation recèle également d’effets positifs sur la santé cognitive. Certains bioactifs issus de la fermentation peuvent ainsi agir sur le moral, à l’image de la SAMe (S-Adenosyl-L-methionine). « La SAMe permet de favoriser la bonne humeur et de prévenir les états de lassitude, notamment à certaines périodes de l’année ou de la vie », explique Julie Lemahieu.

Les recherches actuellement menées tendent à prouver les liens entre déséquilibres du microbiote (dysbioses) et troubles psychiques. En 2020, une équipe de chercheurs de l’Institut Pasteur, de l’Inserm et du CNRS a même mis en évidence le rôle du microbiote intestinal sur la dépression. En administrant à des souris un postbiotique contenant le précurseur de la sérotonine (neurotransmetteur associé à la régulation des aliments et aux humeurs positives), ils ont découvert qu’il était possible de rétablir l’efficacité de certains antidépresseurs, à l’image de la fluoxétine chez les 30 % de patients ne répondant pas aux traitements classiques. Dans une seconde étude, la même équipe a également prouvé que l’administration d’un probiotique (le Lactobacillus planterum) permettait un rétablissement de la neurogénèse de l’hippocampe, acteur indispensable dans le processus d’apprentissage et de mémorisation. Autant d’avancées qui devraient révolutionner la prise en charge des 264 millions de personnes souffrant de dépression à travers le monde…

Sources :